Il est urgent de rééduquer !
L’enseignement suivant est d’Aristote (384 – 322 av. J.C.) :
— « Tous ceux qui ont médité sur l’art de gouverner le genre humain finissent par se convaincre que la chance des empires dépend de l’éducation de la jeunesse. »
Le Stagyrite a raison. Éducation et Culture pour le peuple ont toujours été une des préoccupations majeures de la Légion de la Bonne Volonté. Elles sont parmi ses buts principaux, à côté de son travail philanthropique applaudi. D’ailleurs, dans la vraie Démocratie, tous ont droit à une bonne Éducation, à la Culture, à la Santé et au Travail, avec la spiritualisation indispensable du sentiment humain.
C’est dans l’enseignement (Éducation et Instruction) que réside le grand objectif qui doit être atteint, tout de suite ! Et nous allons plus loin encore : seule la Rééducation, voire de la propre Éducation, peut nous garantir des jours de prospérité et de Paix sociale.
Sans Éducation et Instruction il n’y a pas de progrès. Pourtant, éduquer et instruire n’est pas seulement enseigner à lire, à se plonger dans les livres. Il s’agit surtout d’illuminer l’intelligence pour les fonctions harmoniques de l’Homme dans la société, par le Nouveau Commandement de Jésus1.
Ceci sera obtenu lorsque la créature humaine saura voir, au-delà de l’intellect, avec les yeux de l’Esprit. C’est pour cette raison que depuis si longtemps notre devise est : Éducation et Culture, Santé et Travail avec Spiritualité. Je vous rapporte, à bon escient, certaines considérations que j’ai présenté en m’adressant de façon improvisée au corps d’instituteurs des centres d’enseignement de la Légion de la Bonne Volonté :
La Pédagogie du Citoyen Œcuménique
(...) Notre objectif est la grandeur de l’Esprit humain, le constructeur de tout. Et, ainsi que le corps a besoin de nourriture, notre partie éternelle a besoin de l’aliment transsubstantiel, sans lequel il tombe malade. La Santé pour l’Esprit est singularisée dans l’Amour. (...) Il n’existe pas de plus grande souffrance que son absence (...).
Notre désir est que non seulement le cerveau, mais également le cœur soit éclairé, et que les liaisons permanentes avec le Monde Spirituel ne soient jamais oubliées. Pour ceci, il y a la prière.
Le sens ample de la prière
Dans le livre Somos todos Profetas (Nous sommes tous Prophètes)2, j’ai affirmé que nous sommes temporairement corps, mais définitivement Esprit. Prier et méditer, comme j’ai écrit en 1982, se ressemblent. On peut dire que, si celui qui a la Foi prie, le non-croyant réfléchit. Être humble devant la Vérité est la conduite des hommes honnêtes, et ceux-ci se trouvent soit parmi les religieux soit parmi les athées.
Donc, notre outil pour ériger le Citoyen Œcuménique est une chose à laquelle nous ne pouvons renoncer : l’esprit universaliste, dont l’instrument est la Solidarité, qui illumine la raison et les sentiments.
Nous sommes Humanité
J’ouvre une parenthèse pour transcrire une observation éclairante qui fait partie de mon article Le dynamisme de la Paix, que j’ai dédié, en août 2000, aux participants de la Conférence au Sommet de la Paix Mondiale pour le Millénaire, réalisée à l’ONU :
(...) Chaque fois que vous lisez le mot Œcuménisme dans mes écrits ou l’entendez dans mes conférences, veuillez le comprendre dans le sens original du terme. Conformément à son étymologie, le mot œcuménique — du grec oikoumenikós — signifie "de portée ou d’applicabilité mondiale ; universel". Nous utilisons ce terme abondamment, parce qu’il n’y aura pas de Paix Mondiale véritable, tant qu’elle ne s’étendra pas à tous les habitants de la Terre.
Comme j’ai écrit dans mon texte Il n’existe pas de monde sans la Chine, publié dans International Business and Management en 1987, qui a aussi été remis aux participants de la IV Conférence sur la Femme, tenue à Beijing en septembre 1995 : Le chemin de la LBV est la Paix. Assez de guerres ! La brutalité est la loi des animaux féroces, non celle de l’Homme, qui se considère un être rationnel. Nous prêchons la valorisation de la créature, qui est la richesse d’un pays. La fortune de la Chine sont les chinois, comme celle du Brésil et des autres pays est leur Peuple. (...)
L'Œcuménisme des Âmes
Le Père Céleste espère que nous apprenions à vivre pacifiquement en communauté planétaire. Il n'y a qu’une seule race, la Race Universelle des Fils de Dieu. À la Légion de la Bonne Volonté nous cultivons la Partie Divine qui existe chez tous les individus et qui attend d’être réveillée pour montrer son efficacité dans le Bien. C’est pourquoi nous prêchons l’Œcuménisme Total, l’Œcuménisme des Âmes, originaires de l’Alma Mater, le Suprême Créateur ; l’Œcuménisme des Sentiments Fraternels (qui surpasse tout), qui constituent la projection majeure du Cœur Divin, et qui désirent ardemment s’unir dans l’avènement d’un futur heureux. Un jour, la Science atteindra la compréhension définitive de ce que les mystiques universalistes perçoivent déjà : nous sommes un. (Ici, une observation : la Science a déjà fait ce pas, comme j’ai écrit dans la revue Manchete, du 8 juillet 2000, dans l’article Génome, Ethique et Fraternité, au sujet de la cartographie du génome humain et de sa séquence découverte pour la première fois dans l’Histoire.)
Les types d’Œcuménisme
Quand nous parlons d’Œcuménisme, nous voulons dire Universalisme, donc Fraternité sans frontières. Pourtant, beaucoup pourront penser seulement à l’Œcuménisme Religieux.
Cependant, dans tous les domaines de la vie humaine, l’Œcuménisme supplie d’être pratiqué, ainsi que le démontre la Légion de la Bonne Volonté :
Œcuménisme dans l’Éducation
Œcuménisme dans la Communication
Œcuménisme dans la Politique
Œcuménisme dans la Science
Œcuménisme dans l’Art
Œcuménisme dans la Philanthropie
Œcuménisme dans l’Economie
Œcuménisme dans le Droit
Œcuménisme dans la Philosophie
Œcuménisme dans le Sport, et ainsi de suite.
Il est également important de souligner l’Œcuménisme Racial, l’Œcuménisme de Classe, l’Œcuménisme dans la Nationalité, enfin l’Œcuménisme Culturel.
Tout ce qui d’habitude divise, sépare les Êtres Humains en groupes intolérants s’oppose à l’Idéal Œcuménique et, par conséquent, favorise l’intolérance ; tout cela contribue au maintien de cet état de tensions multiples qui poussent le monde vers un conflit indescriptible, que personne, en bon sens, ne peut souhaiter.
Nous envisageons l’Œcuménisme comme l’expression suprême de l’Amour et de la Justice, l’axe de gravité d’une société sage. C’est l’état naturel et le désir spontané de toute créature, lorsqu'elle est spirituellement intégrée au Créateur. L’Œcuménisme prêché par la LBV Mondiale n’impose rien à personne, il ne fait que formuler une invitation à l’entendement naturel entre gens civilisés.
En agissant ainsi, nous suivrons un désir divin révélé par le Prophète Mahomet :
— « Aidez-vous dans la vertu et dans la pitié.»
Pour revenir à mon message aux éducateurs de la LBV, je précise :
Donc le Citoyen Œcuménique est celui qui ne perd pas de temps en des conflits intolérants avec les autres, parce que ceux-ci n’ont pas la même pensée religieuse, politique, sociale, ou n’appartiennent pas à la même culture ou ethnie, mais plutôt celui qui rassemble des forces pour diminuer la carence opprimante de communautés, foules, voire d’une seule personne. (...)
Le but de notre travail est la survie, avec Spiritualité, des populations en cette époque de mondialisation sans âme. Malheureusement, jusqu’à présent, il en a été ainsi. L’Empire Romain a été une mondialisation féroce, à fer et à sang. Aujourd’hui, elle se fait aussi par la domination mentale des créatures. (...)
L’Esprit occupe une place prépondérante dans notre travail. Toutefois, dans la préparation des jeunes pour la survie dans ce monde matériel de technologie inouïe, nous devons tenir hautement compte du fait que les jeunes doivent être efficacement préparés pour le marché actuel du travail. La situation d’aujourd’hui est différente de celle qui existait lorsque d’autres et moi-même étions jeunes. Malgré cela, nous, qui avons plus vécu, nous ne pourrons nous situer ou être relégués en marge de la conjoncture actuelle.
Nous avons de nombreuses raisons pour travailler parmi les champions du processus éducatif qui prépare cette nouvelle génération, avec la Pédagogie de Dieu3, proposée par la LBV (...).
L’école ne remplace pas le foyer
Il convient aussi de rappeler ici un article que j’ai publié dans le journal Folha de São Paulo, de São Paulo/SP, Brésil, le 27/7/1986, où j’ai écrit :
L’école est indispensable, mais elle ne remplace pas le foyer. L’État et la société doivent, unis, trouver des solutions pour que les familles élèvent et éduquent leurs enfants avec dignité.
Et, en posant la Pierre Fondamentale du Parlement Mondial de la Fraternité Œcuménique4, le ParlaMundi de la LBV, à Brasília/DF, Brésil (21/10/1991), je recommandais :
Nos entrepreneurs doivent comprendre que la modernisation des machines ne leur servira à rien, si il n’y a pas d’hommes capables d’en assurer le rendement. Et qu’il est impossible de penser à une civilisation de robots qui produisent, mais ne consomment pas.
Former Cerveau et Cœur
La perplexité des populations désolées face à la brutalité croissante est la preuve rigoureuse de ce que le raffinement du cerveau, au mépris, cependant, des clartés du cœur bien instruit des grandeurs spirituelles, rend l’Homme impuissant devant l’avancée d’un système funeste, bâti par lui-même, qui l’entraîne vers l’abîme. Et ici se trouve sa punition, s’il ne fait rien pour changer la route des faits ; pour ceci il est aussi nécessaire qu’il arrête de culpabiliser Dieu et Ses enseignements lorsqu’il trébuche. Comme exhorte cet ancien dicton :
— « Fou est celui qui coule ses navires et accuse la mer d’en être coupable.»
De ce fait, c’est avec beaucoup d’honneur que j’ai inauguré à São Paulo/SP, le 25 janvier 1986, la Supercrèche Jésus, qui fait partie d’un grand Institut5, qui est aujourd’hui responsable quotidiennement de l’éducation de plus de 1.200 enfants, jeunes et adultes qui viennent de familles de faibles revenus et qui reçoivent la formation éducationnelle gratuitement.
En remettant l’école à la communauté, j’ai résumé en quelques mots sa philosophie de travail : Ici on étudie. On forme Cerveau et Cœur. Il s’agit de la pédagogie de Dieu, qui prépare l’individu à vivre la Citoyenneté Œcuménique, affirmée dans le plein exercice de la Solidarité.
La dernière interview avec Ibrahim Sued
En 1995, le chroniqueur social brésilien, Ibrahim Sued (1929-1995)6, qui pendant de nombreuses années a écrit dans un des plus grands journaux de Rio de Janeiro, O Globo, m’a choisi pour une interview — d’ailleurs, la dernière qu’il ait faite avant son décès — sur les routes de l’Éducation. À cette occasion, il me demanda :
— « Je sais que la Légion de la Bonne Volonté a une ligne pédagogique innovatrice. Quelle est la formule de la LBV pour résoudre le problème de l’Éducation au Brésil ?»
Je répondis au bon vieux Ibrahim par ces mots : Avant tout, appliquer l'Amour, qui n'est pas toujours dûment valorisé et qui est, selon la définition de André Luiz :
— « Le Pain Divin des Âmes, la Nourriture Sublime des Cœurs.»
Or, mon cher Ibrahim, ce que l’on voit le plus un peu partout, c’est le résultat du manque d’Amour. Rien n’est plus pédagogique que l’Amour Fraternel, pourvu qu’énergique et juste. Naturellement, l’Amour ne peut pas être confondu avec la connivence dans l’erreur, car il y a ceux qui considèrent qu’aimer veut dire être d’accord sur tout, même ce qui est faux. Aimer, c’est justement le contraire, mais tout en sachant corriger avec générosité la personne dans son erreur, même s’il faut faire preuve de rigueur pondérée. (...)
Mais, où commence la vraie Éducation ? (...) Dans la Pédagogie de la Légion de la Bonne Volonté, qui prêche la Société Solidaire, nous avons pour but de former le Citoyen Œcuménique, c’est-à-dire, l’Être Humain qui surpasse la simple compétence, en tenant compte du fait que beaucoup de gens considérés comme compétents sont en train de mener le monde vers une situation de calamité et de danger. Le Citoyen Œcuménique est un citoyen solidaire, donc pas égoïste. C’est celui qui ne se laisse pas séduire par le fanatisme, car il comprend que haïr au nom de Dieu, qui est Amour, n’a pas de sens. Enfin, c’est celui qui sait respecter la créature humaine sacrée, sans préjugés ni sectarismes. Celui qui est éthique ne peut pas être lâche. Quand le territoire n’est pas défendu par les bons, les mauvais rendent "juste" la victoire de l’injustice. (...)
En fait, mon cher Ibrahim, ce que la LBV propose, c’est un grand programme de Rééducation. Et c’est ce que nous sommes en train de faire dans la limite de nos possibilités, en cherchant à éveiller l’intérêt de tant de gens idéalistes, qui, comme nous, ne croient pas à la fatalité de destins condamnés à la disgrâce, pour des questions sociales, politiques, religieuses, ethniques... Par ailleurs, on ne construit rien en se fondant sur le refoulement. (...)
Enseignement efficace pour rendre les peuples libres
S’il nous est difficile d’ériger la Société Solidaire, alors commençons tout de suite ! J’ai l’habitude de dire que l’Espoir ne meurt jamais. Certainement c’est une expectative de ce genre qui nourrit encore les cœurs de nombreux enfants angolais. Un diplomate, connu de mon compagnon de conviction œcuménique José Santiago Naud, cofondateur de l’Université de Brasília, a pu les observer dans leur innocente allégresse, malgré la guerre qui ensanglante la patrie de Agostinho Neto (1922-1979) depuis plus de 20 ans. Ce cultivé éducateur raconte : « Mon ami, en rentrant de son voyage, me dit qu’à l’intérieur du pays, près de Luanda, en Angola, il fut ému un jour en voyant un groupe d’une centaine d’enfants qui chantaient autour de leur instituteur mal payé, qui dansait : "Si je le pouvais, je volerais/ à la rencontre de la Paix/ j’abandonnerais cette guerre,/ je resterais à côté de la Paix"».
Cette histoire émouvante, qui parle d’elle-même, me rappelle un passage de mon livre Réflexions et Pensées — Dialectique de la Bonne Volonté, lancé en 1987 : Il est nécessaire de traiter mieux les instituteurs, qui sont les victimes d’un système économique inhumain, en vigueur dans presque tout le monde. À titre d’argument, nous pouvons dire que là où ils ont de meilleures conditions d’existence matérielle, on leur nie le droit de penser, et là où penser ne leur est pas interdit, on ne leur permet pas de survivre avec décence...
Voilà : des gens éduqués, instruits, spiritualisés sont le Peuple qui rompt les menottes de la misère et les jette au loin. C’est pour cette raison que je dis depuis longtemps que, tant que l’enseignement efficace souhaité par tous ceux qui ont du bon sens ne prévaudra pas, toute nation demeurera prisonnière des limites qu’elles s’impose elle-même. Il nous faut de l’Éducation et de la Culture, mais également beaucoup de Spiritualité.
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1 Nouveau Commandement de Jésus — « Aimez-vous comme Je vous ai aimés. Seulement ainsi tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez le même Amour les uns pour les autres. (...) Il n'y a pas de plus grand Amour que de donner la propre vie pour ses amis. (...) Pourtant, de la même forme que mon Père m'aime, moi aussi Je vous aime. Demeurez dans mon Amour ». (Évangile du Christ, selon Jean, 13 : 34 et 35 ; 15 : 12, 13 et 9).
2 Somos todos Profetas (Nous sommes tous Prophètes) – Best-seller de l’écrivain Paiva Netto, qui, avec les livres As Profecias sem Mistério (Les Prophéties sans Mystère) et Apocalipse sem medo (Apocalypse sans peur), forment la collection O Apocalipse de Jesus para os Simples de Coração ( L’Apocalypse de Jésus pour les Simples de Cœur).
3 Pédagogie de Dieu — Le président de la Légion de la Bonne Volonté pense ainsi : "Le jeune est le futur au présent. Faisons-lui confiance !” Cette phrase exprime bien la culture de respect pour les nouvelles générations, préconisée par la LBV qui maintient des centres d’enseignement dans tout le Pays. "L’Education, en soi, libère. Et, avec la Spiritualité, elle sublime”, dit Paiva Netto. Il s’agit de la Pédagogie de Dieu, c’est-à-dire, la pédagogie fondée sur les valeurs nées de l’Amour Universel, qui prépare l’individu à vivre la Citoyenneté Œcuménique, ayant à la base le plein exercice de la Solidarité.
4 Parlement Mondial de la Fraternité Œcuménique – L’Ensemble Œcuménique de la LBV à Brasília/DF, Brésil, qui comprend, en dehors du ParlaMundi, le Temple de la Bonne Volonté.
5 Institut d’Éducation de la LBV, à São Paulo – École modèle qui a une influence sur des autres dans tout le pays, en étant synonyme de qualité pour l’enseignement public brésilien.
6 Ibrahim Sued – Il est considéré comme le pionnier de la chronique sociale au Brésil. Quelques années après s’être lancé dans le journalisme écrit, il élargit sa colonne, en focalisant des sujets d’intérêt national et international. L’interview avec le président de la LBV fut le troisième grand reportage de ce genre fait par Ibrahim Sued au long de sa magnifique carrière. Les deux premiers ont été faits avec le président des Organisations Globo, Roberto Marinho, et avec le président américain John Kennedy.
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